L’addiction vient du latin addicere « dire à », donner un ordre, qui traduit un état d’esclavage. Un état où un débiteur incapable de régler ses dettes se retrouve dépendant de son créancier qui peut disposer de lui.
Ce créancier qui autrefois s’est montré généreux et bienveillant va se révéler être votre pire ennemi. Alcool, drogues, cigarettes sont bon nombre de créanciers ! Qui ont pour certain été un jour vos amis préférés. Cette relation de dépendance, cet asservissement génère au niveau cognitif un plaisir immédiat. C’est là tout le problème !
Ce besoin que l’on ne peut refreiner est très difficile à contrôler et plus on cherche à le contrôler moins cela marche. Ce n’est que lorsque la personne a une vraie prise de conscience de sa gêne que l’on peut l’aider à traiter son addiction. C’est seulement sa congruence au niveau cognitif et comportemental, qui va lui permettre de modifier son comportement. Le patient s’engage totalement consciemment et inconsciemment vers son objectif. Or, bien souvent une partie de la personne veut changer, mais une autre (souvent inconsciente) tire bénéfice du comportement que celle-ci cherche à modifier. C’est ce conflit interne qui rend le passage à l’action problématique.
Les addictions et compulsions peuvent prendre des formes très différentes (tabac, alcool, médicaments, nourriture, jeux d’argent, achats compulsifs, téléphone,…). Mais dans tous les cas, le besoin irrépressible de quelque chose est devenu un processus automatique, que la personne fait sans s’en rendre compte et même si elle ne veut plus de ce comportement il lui est difficile d’arrêter. Son crocodile intérieur l’en empêche !
C’est l’inconscient qui a pris les rênes ! On se situe à un niveau de satisfaction lié aux besoins primaires, le cerveau reptilien dirige les opérations. La prise de conscience se situe elle, au niveau limbique. C’est notre cerveau émotionnel lié à nos émotions, nos croyances, nos apprentissages. C’est à ce niveau que j’accompagne mes patients dans leur cheminement, pour qu’ils découvrent leurs capacités et leurs ressources et ainsi prennent plaisir à la mise en place de nouveaux comportements en harmonie avec leur désir de changer.
En hypnose c’est dans un état modifié de conscience que les capacités de changement se révèlent, les suggestions et métaphores guident le patient vers ses ressources et son potentiel, alors qu’en état ordinaire de conscience, les freins, le mode protection, la sécurité sont là et constituent autant de barrière au changement. Faites confiance à votre inconscient !
C’est dans cette trans/formation, ce passage d’un état à un autre que le changement de mes patients s’initie. Les croyances changent ainsi de forme, évoluent, se flexibilisent, s’adaptent, jusqu’à trouver une autre forme pour créer une nouvelle réalité. Cela me fait penser aux Barbapapa, ces petits nuages de couleurs dotés de conscience qui consciemment et inconsciemment ont le pouvoir de se déformer et de se reformer indéfiniment au gré de leur volonté, avec plaisir, sans aucune résistance au changement, en créant à chaque fois une nouvelle réalité tout en gardant leur propre identité, cela sous-tend l’idée métaphorique de facilité, de plaisir, un peu comme un coup de baguette magique, un déclic. C’est bien cela l’hypnose.